Il y a dix ans, le 19 juin 2009, notre ami Jean Marc Debenedetti  poète peintre et sculpteur nous quittait.
Aujourd’hui, en hommage à sa mémoire, nous publions un texte de Jean Bazin daté de septembre 2009.
 
 
« Entre deux maux il faut choisir de peindre »
(Phrase prononcée par Jean-Marc Debenedetti dans mon rêve du 3 septembre 2009)
 
D’esteng à Tepotzlan via Montmartre
la route n’est pas si longue
notes de voyage notes de vertige
À la lisière des incandescences
rivages revisités des statuettes mises en scène par le « mythographe même »
 
Arriver aux limites de la poésie
peinte ou sculptée
c’est s’aventurer au delà des siennes propres
Ces statuettes et ces toiles à plusieurs reprises
n’ont elles pas d’ailleurs influé sur le réel
en côtoyant la mort en face ?
 
Relecture de ces œuvres déroutantes
obsédées de liberté
croisement murmure de leurs châssis en prose
Ce qui est en jeu ici même
c’est la poésie dans ses espaces les plus fugaces
dans ses tensions les plus extrêmes
 
Ainsi le peintre poète et sculpteur
qui parlait en ces lieux
est reconnaissable à sa volonté de dire la langue du mythe
Travail irremplaçable de celui
qui au midi fébrile
n’a pas voulu déposer les larmes
 
Aujourd’hui aux ronds points de la mémoire
les toiles et les statuettes de Jean-Marc Debenedetti se font
sentence
Sel des pluies océanes
sur leurs métissages de racines et de pierres… 
 
Jean Bazin