"Jamais aucun moyen d'expression n'a engendré autant d'espoir que le cinéma"....


(extraits)

Cependant, l'espoir que la jeunesse place dans le cinéma depuis ses débuts, est un signe certain que ses possibilités intrinsèques quasi illimitées et inexplorées demeurent, malgré la frustation dont cet espoir est indéfiniment victime. Déjà, il semble que des jeunes aient individuellement tenté d'échapper à l'emprise stérilisante du capital. Leurs résultats, pour isolés et fragmentaires qu'ils soient, sont hautement prometteurs et laissent présager, au prochain stade, une renaissance du cinéma, lorsqu'ils auront compris que création et argent sont à jamais ennemis, et qu'ils s'associeront librement pour produire le cinéma que nous attendons depuis notre jeunesse, ce cinéma dont les premières manifestations – oasis dans un désert de poussière aphyxiante – s'appellent Nosferatu, les premiers Charlot, Peter Ibbetson, L'age d'or, etc.

Benjamin Péret, "Contre le cinéma commercial".